MARIAGE HOMOSEXUEL, L'EGLISE CATHOLIQUE DES ANTILLES S'EST PRONONCÉE !
03 février 2024 à 16h47 - 805vues
LES ÉVÊQUES ET VICAIRES GÉNÉRAUX DE LA PROVINCE ECCLÉSIASTIQUE DES ANTILLES GUYANE SE SONT PRONONCÉS
C’est un sujet plutôt délicat qui a suscité pas mal de réactions au sein des Églises Catholiques. En effet, le 18 décembre dernier, le Pape François a approuvé l'ouverture de la bénédiction aux couples homosexuels, hors liturgie. Bien que le texte souligne la distinction entre la bénédiction et le mariage, toujours interdit par l'Église catholique, il n'en demeure pas moins symbolique d'une certaine ouverture de la part du souverain pontife.
"Si une personne est gay et cherche le Seigneur, qui suis-je pour la juger ?" avait déclaré le pape François lors de son retour des Journées Mondiales de la Jeunesse au Brésil en 2013, dans une conversation avec des journalistes à bord de son avion. Près de dix ans plus tard, le lundi 18 décembre 2023, le souverain pontife a décidé de franchir une étape supplémentaire dans l'inclusion des personnes homosexuelles au sein de l'Église catholique en autorisant la bénédiction des couples de même sexe.
Cette décision a depuis suscité une vague de toutes parts. Pour François Mabille, Directeur de l'Observatoire géopolitique des Religions au sein de l’IRIS, « le souci du Pape est que l’Église s’occupe de tout le monde, qu'elle soit proche de toutes les personnes, et donc parmi ces personnes, les homosexuels ».
Pour Bernard Lecompte, journaliste et écrivain français bon connaisseur du Vatican, auteur de "Tous les secrets du Vatican", il s’agit là « d’une évolution, et non d’un révolution ».
RÉACTIONS A TRAVERS LE MONDE
Les premières réactions opposées sont venues du continent Africain. « Cela fait un moment qu’on essaie en vain de comprendre où le pape veut mener l’Église ». Cette déclaration émanant d'un prêtre africain comptant plus de trois décennies de sacerdoce, et qui préfère rester anonyme, reflète à la fois son "choc" et ses "inquiétudes" après avoir pris connaissance du document intitulé « Fiducia supplicans ».
Depuis, le Cardinal Fridolin Ambongo, Président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et Archevêque métropolitain de Kinshasa, a émis un communiqué ce jeudi 11 janvier 2024 au nom de la SCEAM. Dans ce communiqué, il a affirmé de manière catégorique qu'il n'y aurait pas de bénédictions accordées aux couples homosexuels dans toutes les Églises d’Afrique. Communiqué à lire ici : Communiqué de la SCEAM
L’Église catholique en Afrique est extrêmement conservatrice sur le plan des mœurs. Ces réactions hostiles à la décision du pape s'inscrivent dans un continent où l'homosexualité est fréquemment réprimée. En effet, sur les 69 pays dans le monde qui répriment l’homosexualité, 32 se trouvent en Afrique, selon les données de l'observatoire des inégalités.
UNE DÉCISION POUR LES ANTILLES ?
La position des Églises de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane se faisait attendre. C’est désormais chose faite et à la lecture de ce communiqué, une position ferme claire semble avoir été adoptée. Bénir individuellement, oui, mais bénir un couple homosexuel ou en situation irrégulière, c’est non.
Mgr Philippe GUIOUGOU, Evêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre a répondu aux questions de nos confrères de France-Antilles Guadeloupe et a donc apporté plus de précisions sur le choix de l’église et sur les dispositions prises.
Article à lire ici : France-Antilles Guadeloupe
À noter que depuis 2021, des prêtres en Allemagne et en Belgique ont pris l'initiative d'accorder des bénédictions à des couples de même sexe. Au printemps 2021, une campagne avait été lancée par une centaine d'églises allemandes, visant à offrir des bénédictions à "tous ceux qui s'aiment", sans distinction quant à l'orientation sexuelle des personnes impliquées. Plus d'un an plus tard, une initiative similaire avait également émergé en Belgique, avec la participation de certaines églises flamandes.
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