Après trois années à vivre l’« American dream » Gad Elmaleh décide de rentrer en France. Sa famille et ses amis lui manquent. Du moins, c’est la réponse officielle pour justifier son retour… car Gad n’est pas (seulement) rentré pour le couscous de sa mère. Non, c’est une autre femme qu’il vient retrouver à Paris… la Vierge Marie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouveau film de Gad Elmaleh, plutôt surprenant, a de quoi déstabiliser un peu et attiser la curiosité de tous, et en particulier de nombreux chrétiens. Et pour cause, l’humoriste dont la notoriété n’est plus à faire, y évoque son cheminement spirituel vers l'église catholique. Comme disent nos confrères du Figaro, « l'humoriste se met en scène dans une sorte de coming out catholique où il retrace sa quête spirituelle et son chemin vers le baptême ».
Le 22 septembre dernier, sur ses réseaux sociaux, Gad partage l’affiche de « Reste un peu » attendu dans les salles le 16 novembre prochain, il signe là son deuxième film en tant que réalisateur. Il annonce alors que ce film est le plus intime, le plus personnel qu’il ait jamais réalisé. C’est en fait une comédie spirituelle si on peut le dire ainsi.
L’acteur Gad Elmaleh qui interprète son propre rôle partage l’affiche avec David et Régine Elmaleh, ses parents dans la vraie vie, mais pas que. Il s'est aussi entouré de ses proches pour jouer à ses côtés. On retrouve sa soeur Judith et ses amis. On imagine alors l’ambiance lors du tournage !
Reste un peu - Bande annonce
ISSU D’UNE FAMILLE JUIVE MAROCAINE
Et la grande surprise vient peut-être de là ! Quand on sait que Gad Elmaleh naît au sein d’une famille juive berbère, à Casablanca en 1971, on a vite fait de se demander où est le rapport avec l’église catholique ! Peut-être de son admiration pour Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris né lui aussi d’une famille juive. On encore de sa rencontre avec le cardinal Robert Sarah, ancien préfet au Vatican, de la Congrégation pour le culte divin.
Mais il raconte : « La sainte Vierge, je l’ai découverte par hasard, enfant, à Notre Dame de Lourdes à Casablanca. Sans l’accord de mes parents alors que leur croyance l’interdisait, j’ai poussé la porte de l’église et suis tombé nez à nez devant une représentation gigantesque de la sainte Vierge qui me regardait droit dans les yeux. Ce n’était pas une vision, juste une simple statue mais j’étais pétrifié. Fondant en larmes, je suis vite parti me cacher de peur de me faire attraper par ma famille, de peur des malédictions et de la superstition. C’est resté mon secret pendant toute mon enfance. Depuis, ayant reçu une médaille de Marie, persuadé d’être depuis longtemps sous la protection de la Vierge, je la garde comme un porte-bonheur ».
On l’aura compris, « Reste un peu », c’est une comédie familiale spirituelle ou la religion est le coeur du sujet. Gad confiait à nos confères de France 3 : « Je me suis aperçu que j'étais passionné par les religions, par toutes les religions. J'ai grandi dans un pays musulman, le Maroc, à l'intérieur d'une communauté juive séfarade pratiquante traditionaliste, mais également avec des catholiques. En France, on parle de laïcité et j'y suis très attaché, mais la laïcité ne doit pas éclipser la spiritualité, la foi, les appartenances et les communautés. J'avais envie de parler de cela, de la religion en France sans que ça crispe ou que ça soit problématique ».
« Reste un peu » est donc un récit intime, un mélange d’autobiographie et de fiction, grâce auquel Gad Elmaleh partage autour de son héritage familial, de l’importance de la tolérance, de ses racines, de sa foi. 14 ans après Coco, l’acteur-réalisateur revient dans un tout autre registre. Et même si au final, on ne connaît pas son rapport avec Jésus, on voit un fils, un frère, un homme habité par une quête intime.
Nous, on ira le voir. Et vous ?
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