Le 10 septembre 2025, le fondateur de Turning Point USA et figure majeure de la droite conservatrice américaine, a été assassiné au cours d’un débat public sur le campus de l’Utah Valley University. Charlie Kirk répondait à une question sur les tueries de masse, lorsqu’un tir provenant d’un bâtiment voisin l’a atteint mortellement au cou. Les images de sa mort, extrêmement choquante en direct par des milliers de téléphones, ont rapidement inondé les réseaux sociaux, bafouant dès lors la dignité humaine requise dans ce cas.
La mort de Charlie Kirk a attiré l’attention sur son discours, en provoquant une onde de choc bien au-delà de son cercle de partisans. Devenant « martyr de la vérité et de la liberté », ses opposants se rappellent dès lors ses prises de position extrême. Ce drame ravive les débats sur le fait de s’exprimer librement sur ses idées, ses convictions. Le chrétien peut-il se servir du droit à l’expression libre pour exprimer des idées qui n’ont rien de biblique.
Liberté de l’expression et foi chrétienne : un équilibre très fragile
La liberté d’expression est une valeur plus que fondamentale, inscrite dans inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’hommeâ¯: «â¯Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression⯻ (art. 19). Mais cette liberté n’est pas absolueâ¯: elle s’exerce dans le respect de la dignité d’autrui et du bien commun. Dans la tradition chrétienne, la liberté d’expression est vue comme un don, mais aussi une responsabilité. L’apôtre Paul invite à accueillir «â¯celui dont la foi est timorée⯻ sans le juger, et à éviter que les divergences d’opinion ne deviennent des motifs de division (Romains 14:1). La parole chrétienne doit être «â¯au service de la vérité⯻, mais aussi marquée par l’amour, la patience et le respect de l’autre.
Pourtant, le discours plus que libre du « so called christian » Charlie Kirk frisait très souvent la joute verbale. Il n’était pas rare d’assister dans ses podcasts à des vaticinations racistes, homophobes, antisémites, sans contradiction et sans possibilité de modération. Il se croyait investi d’une certaine autorité de fait, défendait sans ménagement le port d’armes à feu, et faisait la promotion d’un conservatisme dur. Charlie Kirk n’était pas un inconnu. Depuis plus de dix ans, il sillonnait les campus pour défendre une vision conservatrice, chrétienne et nationaliste de l’Amérique. Son style, direct et provocateur, avait fait de lui une idole pour la jeunesse pro-Trump, mais aussi une cible pour ses détracteurs. Lors de ses débats publics, il invitait les étudiants à le contredire, affichant sur son pupitreâ¯: «â¯Prove Me Wrong⯻ («â¯Prouvez-moi que j’ai tort⯻).
Son assassinat a immédiatement été qualifié de «â¯politique⯻ par les autorités de l’Utah. Le président Donald Trump, très proche de Kirk, a ordonné la mise en berne des drapeaux et l’a qualifié de «â¯martyr de la vérité et de la liberté⯻. Des dizaines de milliers de personnes, dont la famille Trump, se sont rassemblées le 21 septembre au State Farm Stadium de Glendale pour une cérémonie d’hommage d’ampleur nationale, sous couvert d’une grand-messe chrétienne en son honneur. Mais sous couvert de religion on ne peut pas tout excuser !
Au cœur du drame, une expression qui heurte les principes du respect de l’autre
Qu’il soit inscrit à ce stade de notre article, que nous condamnons fermement la mise à mort d’un être humain, mari et père de famille en raison de l’usage son droit à l’expression libre, et nous respectons sa mémoire. Cependant, il faut reconnaître que ses propos offensants ont, de nombreuses fois, heurté des communautés entières, laissant planer un doute sur ses motivations en tant que chrétien. Des pasteurs américains se sont emparés de cet événement n’hésitant pas à rappeler à leurs fidèles que la mort d’un être fusse-t-elle si injuste ne pourrait en aucun cas le dédommager d’une vie aussi critiquable sur le plan biblique.
En effet, si au cœur de l’hommage qui lui a été réservé, la veuve de Charlie Kirk, Erika, a livré un message fort en déclarantâ¯: «â¯La réponse à la haine n’est pas la haine. La réponse, nous le savons par l’Évangile, c’est l’amour, toujours l’amour, même pour nos ennemis⯻, nous affirmons que dans la foi chrétienne, la parole est un don, mais aussi un devoirâ¯: «â¯Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce⯻, écrit l’apôtre Paul (Colossiens 4:6). Il serait de bon ton aujourd’hui, de défendre la vérité, et les principes bibliques, dans un monde rempli d’absurdité, sans tomber dans la violence ou l’exclusion.Et on se doit d’être honnête envers nous-même, certaines prises de position de Charlie Kirk étaient «plus que problématiques », notamment sur les minorités, les femmes, et les races.
Alors, l’expression de la foi dans le monde continue de susciter plus que jamais aujourd’hui de nombreuses interrogations. Au nom de la foi, des hommes tuent d’autres hommes, éradiquent des minorités, ou transgressent le commandement clair « tu ne tueras point ». Cependant, et pour conclure, soyons assurés que l’Evangile exclut et exclura pour l’éternité toutes formes de violences, verbales ou physiques envers l’autre quelle que soit son appartenance religieuse, ses croyances, sa race, son sexe. Dès lors, demeurons dans la paix les uns avec les autres, par des paroles sanctifiées et édifiantes.
Pour aller plus loin :
[Charlie Kirk, influential voice for young conservatives, killed at 31 – CBS News]
[Charlie Kirk memorial updates: Widow Erika Kirk says she forgives alleged shooter – ABC News]
[Mort de Charlie Kirk : ce que l’on sait sur le meurtre de l’influenceur conservateur américain – Ouest-France]
Laurence ROGER pour
BLUE MELODY SCHOOL RADIO
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